lundi 17 décembre 2007

Ma deuxième république des blogs (version métaphorique)

Message en cours de rédaction...


Bonjour les républicain(e)s

Bonjour les bloggeurs/ses

Bonjour les zotres

Du temps de ma folle jeunesse estudiantine, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et où l'on ne parlait pas encore de "gothiques" mais de "corbeaux", j'écoutais de la New Wave, de la house (qui alors, n'avait pas gradn chose à voir avec ce qu'on appelle house aujourd'hui) et de la New Beat (qui a disparu et ce n'est pas illogique) comme le monsieur Cissou de l'époque, comme mes amis, les siens et toutes les personnes que nous jugions dignes de notre intérêt.



En ce temps là, j'adorais danser et, en 3 ans d'école de commerce, je détiens un record : je suis la seule personne de ma promo (89) et des 4 que j'ai côtoyées (2 avant, 2 après) à n'avoir jamais manqué une seule de nos soirées hebdomadaires. En résumé, j'étais non pas un pilier de bar mais un poteau de piste. Cela dit, j'aurais préféré qu'on me coupe un bras plutôt que de m'abaisser au moindre déhanchement sur du Michael Jackson ou du Claude François. 15 ans plus tard, on entend du A-Ha lors des soirées gothiques ultra lookées des caves Lechapallais et ça ne pose problème à personne... Les jeunes ne respectent vraiment rien... Pfeuh... honteux...



A côté de ça, ça ne me dérangeait pas du tout de danser le rock essui-glace aka rock école de commerce aka rock versaillais sur un peu tout et n'importe quoi (Partenaires Particuliers, Mylène Farmer, B52's, Taxi Girl, Dutronc, Depeche Mode) voire des trucs qui n'étaient vraiment pas faits pour ça (Béruriers Noirs, The Clash pour ne citer qu'eux). C'était d'ailleurs un truc assez génial pour draguer (à condition de bien danser évidemment... no problemo, c'était mon cas).



J'ai appris à danser à un certain nombre de mes condisciples masculins avant de m'énamourer de Monsieur Cissou qui lui, a toujours refusé. De lourds regards désapprobatteurs n'ayant rien à voir avec la jalousie me suivaient dès que j'avais le malheur d'aller inviter truc ou machin à me faire tournoyer horizontalement et parfois même verticalement sur "a night like this" des Cure ou "Our Darkness" d'Anne Clarck. Pour lui, dans ces moments là, j'avais tout de l'hérétique, de l'impie, de la criminelle et je pense qu'il aurait jugé moins choquant je mange du foie gras avec du ketchup et de la Vache qui Rit.



Nous étions jeunes et butés, la musique était un sujet sérieux, important autour duquel nous n'hésitions pas à nous engueuler copieusement et à mépriser celles et ceux qui ne partageaient pas nos goûts et nos exigences. On prétend que ça adoucit les moeurs... foutaises ! C'est un instrument (de musique) de clivage, de différentiation voire d'opposition. Dès lors nos soirées estudiantines n'étaient pas de simples moments de retrouvailles, elles étaient aussi des lieux d'affrontements muets par danses et sons interposés.

Mais bien sûr, ce débalage mnémo-anecdotique concerne une bande d'ado sympathiques mais bûtés et un brin arrogants à la fin des années 80. Rien à voir évidemment avec les adultes que nous sommes devenus depuis : tolérents, responsables, à l'écoute des autres.

Il va de soi, tout le monde est conscient qu'étymologiquement, la politique, c'est l'art de vivre ensemble dans la Cité, c'est un ensemble de règles désignées pour facilité la vie en communauté. Personne ne peut oublier une si noble théorie.

Dans la pratique, soyons cohérents deux secondes. A quoi sert-il de se rendre à des réunions portant un si joli nom et une si belle idée que "La République des Blogs" si l'objectif n'est pas de chercher à comprendre (tout au moins entendre) l'autre, échanger des arguments plutôt que s'arrêter à des préjugés partisans voire... ves-ti-men-tai-res !!! Eh oui... à lire les épaules un peu voûtées, lentement, sur un ton affligé genre "on en est là", ajouter éventuellement un soupir en fin de phrase.

Je ne comprends pas que des adultes intelligents, supposés préoccupés par des enjeux de société sérieux, en soient réduits à déblatérer sur qui porte une cravate ou pas et à en tirer des conclusions ségrégationnistes aux relents de lutte des classes d'un autre âge. Je ne comprends pas qu'un abruti se croit autorisé à trouver très spirituel de huler avec mépris "Argh ça pue la Ségolène ici !".

Je pensais que le mur de Berlin était tombé fin 1989 et je me rappelle encore la conclusion de cet album d'Astérix intitulé "Le Grand Fossé" où l'un des personnages disait en substance "Quand on racontera cette histoire dans quelques siècles personne n'y croira". Il faut croire que les murs et les fossés sont plus solidement enracinés dans les têtes et autour des zincs des cafés parisiens que sur les sols.

2 commentaires:

Parisian Cowboy a dit…

Il n'y a pas plus conservateur que les piliers de bistrots....

Pour les blogs : je trouve que c'est en fait une "annewe virtuelle de la vie" : les gens puants sur leur blog le sont aussi dans la vie, et quand des bloggers se rencontrent, c'est une coterie de petits messieurs et de petites demoiselles qui s'épie l'oeil en coin (et puis on ne ramène jamais une fille chez soi après ces soirées)...

J'ai bien aimé le passage sur la New Wave des 80's, j'ai trouvé cela plutôt bien décrit.

A+

Anonyme a dit…

Très bon papier, Cécile. On s'y croirait, dans cette puanteur moite qui colle à la peau. Je vois d'ici la petite coterie de petits marquis et de petites marquises assistant l'œil en coin et la langue fourchue bien pendue à ces soirées mondaines.