vendredi 2 octobre 2009

Roman Polansli (coupable ou innocent ?)

Bonjour aux victimes d'abus sexuels, de détourne ments de mineur(e)s et d'attentats à la pudeur
Pas bonjour à celles et ceux qui les commettent
Bonjour aux zotres

J'aime mon pays et j'ai très rarement l'occasion de m'en montrer honteuse. Vraiment. La médiatisation de l'affaire Roman Polanski est l'une d'elle, non pas sur le fond dont je ne sais rien et que je n'ai pas à juger mais sur la forme.

Oui, toutes choses égales par ailleurs, j'ai eu honte en entendant Frédéric Mitterrand, notre ministre de la culture, auteur il est vrai d'un roman jetant en pâture ses penchants envers de très jeunes garçons, dresser un panégyrique ridicule et déplacé louant Roman Polanski, le metteur en scène de génie à renommée mondiale, le victime de la barbarie nazie et le veuf de Sharon Tate. Tout cela est vrai, certes, et alors ?

Les blessures et les qualités avérées absoudraient-elles des fautes potentielles ultérieures ? Philippe Pétain, héros indiscutable et indiscuté de WW1 n'en est-il pas moins le collaborateur condamné de WW2 ?

Je suis scandalisée du comité de soutien actuel des intellectuel(le)s français(es) envers Roman Polanski non pas dans l'absolu mais parce qu'il est exempt de tout début de commencement de réflexion, parce qu'il s'impose d'emblée et est fondé sur la réputation culturelle et internationale d'un homme et fait abstraction des actes réels ou supposés reprochés au réalisateur. J'ai exactement le même sentiment de malaise à l'égard de Claude François par exemple.

Je suis scandalisée parce qu'un soupçon de viol ou d'abus sur mineur(e) est un soupçon viol ou d'abus sur mineur(e) et ne doit pas amener à plus ou moins d'indulgence envers un personnage public qu'envers un quidam. Or, je suis convaincue que Monsieur Dupont ou Madame Michue de Trifouillis-les-oies, n'auraient pas bénéficié de la même indulgence (pour ne pas dire complaisance) médiatico-intellectuelle que Polanski.

Imaginez-vous Costa Gavras, Monica Belluci, BHL ou tou(te)s les zotres signataires d'une pétition bénéficiant aux accusé(e)s d'Outreau (qui, eux, étaient innocents) ? Juste impensable !!! Là encore je ne juge pas sur le fond mais sur l'élitisme complaisant de la forme et ça me donne envie de gerber mes macarons.

Non, je ne m'offusque pas le moins du monde que Polanski ait été interpelé en Suisse et encore moins que le festival du film de Zurich n'ait pas été interrompu (manquerait plus que ça ! Polanski n'est aucunement la présumée victime que je sache), je m'étonne juste que cela intervienne aussi tardivement !

20 commentaires:

Cynthia a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Cynthia a dit…

Pour une fois, j'avais réagi (impulsivement) à un billet de Wrath sur le sujet.
Certaines réactions de lecteurs m'avaient d'ailleurs fait bondir!
C'est effectivement le genre de solidarité dont on se passerait volontiers (comme ces fans qui manifestaient leur soutien à Bertrand Cantat lors de l'affaire Trintignant) et à cet effet, la déclaration de BHL est tout bonnement scandaleuse!
" Erreur de jeunesse ". Nous avons tous été de jeunes cons un jour mais fort heureusement, la plupart de ces erreurs n'atteignaient pas une telle atrocité...
Quand je repense à cette scène de viol interminable jouée par Belluci dans "Irréversible" et dont elle disait qu'elle avait été si pénible à tourner, je me demande bien ce qu'elle fiche sur cette liste.
Je suis contre la prescription. Si Polanski est effectivement coupable de ce dont on l'accuse, il doit être jugé, artiste ou pas!

Raikanero a dit…

L'erreur viens du fait quand france on ne respecte pas les décision de justice à l'étranger pour des hommes connu par contre pour les autres nous aurions été extrader sans autre ménégement..

Justice a deux vitesses ...

Mangolila a dit…

Je suis complètement d'accord avec toi! Ce que je déplore c'est l'arrogance que je sens dans ce parti-pris des "people" français (plutôt que des intellectuels!)de prendre à tout prix la défense de celui qui est quand même accusé de viol sur mineure, ce qui n'est pas rien! J'aime Polanski et n'ai pas du tout envie de le voir emprisonné mais au moins qu'il passe devant la justice du pays qui l'accuse! Tout autre que lui de moins connu y serait bien obligé. Alors?
Je déteste depuis longtemps ce genre de réaction à deux vitesse, "selon que vous serez puissant ou misérable"... Rien n'a beaucoup changé depuis La Fontaine!
Honte au Ministre de la culture!

Christophe a dit…

Pour les intéressés je recommande la lecture de http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/09/29/Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski qui explique les tenants & les aboutissants judiciaires de cette affaire.

En résumé, contrairement à ce qu'écrit Raikanero, Polanski n'a bénéficié d'aucune clémence particulière de la part de la justice française sachant que la France n'extrade pas ses ressortissants. Polanski ayant eu la nationalité française environ un an avant les faits, il ne pouvait donc être extradé vers les États-Unis.

Concernant le jugement de Roman Polanski, ce dernier est judiciairement coupable car il a plaidé coupable et il ne "restait" plus qu'à lui notifier sa sentence lorsqu'il s'est enfui des USA. Le fait qu'il ai été jugé coupable est un point important car c'est ce qui a (aurait ?) empêcher la justice française de le poursuivre pour les "relations illégales" qu'il a eu avec la victime.

En ce qui me concerne je trouve très gênant cette possibilité de plaider coupable car, si elle raccourci énormément la durée du jugement elle ne permet pas à la justice d'aller au fond des choses et de déterminer l'ensemble des circonstances et des coupables. Dans ce cas précis nous ne saurons jamais qui a fourni la drogue, qui l'a donné à la gamine, si la mère était aurait pu être au courant que ce genre de pratique était monnaie courante dans ces milieux à cette époque comme l'affirme François sur FB, rien.

M. a dit…

J'allais renvoyer aux articles de Me Eolas, c'est déjà fait, alors je n'ai rien à ajouter.

M.

mazel a dit…

il me semble que ce n'est pas la première fois que les intellectuels se lèvent pour soutenir un des leurs face à la justice...

Impossible de me souvenir du nom de ce philosophe qui ayant assassiné sa femme, a appelé d'urgence ces amis... qui se sont empressés de lui fournir un médecin qui l'a fait interné pour le garantir de la prison...

c'était il y a déjà quelques dizaine d'années... il est d'ailleurs sorti de clinique, guérit et n'a pas été inquiété...

Pour Polanski, je trouve aussi que l'on oublie un peu vite la victime...

et oui, j'ai honte aussi de ces pétitions et autres soutien.

Daniel Fattore a dit…

Une actu co-signée Jan Kounen et le Festival du Film de Zurich:

http://www.lematin.ch/actu/monde/film-retire-festival-zurich-solidarite-polanski-173592

Et pour répondre à l'étonnement qui conclut ton article, il semblerait que Roman Polanski ait bénéficié de fuites qui lui permettaient de passer la frontière suisse sans être inquiété. A véifier.

Francois Martini a dit…

Il commence à être présumé victime, quand même. Quand on en saura plus sur les agissements de la mère de l'ex-ado, tout le monde, sauf lui, sera ridicule.

Cécile Qd9 a dit…

@ Cynthia : il n'était pas si jeune que ça vu qu'il a 76 ans aujourd'hui et qu'il en avai 46 quand ça s'est passé

@ Raikanero : mais non, la France n'extrade jamais ses ressortissants

@ Mango : oui, élan de solidarité pour le moins choquant envers un homme qui a lui-même plaidé coupable lors de son procès

@ Christophe : oui j'avais entendu Eolas en parler sur Europe 1 et c'était passionnant, c'est d'ailleurs ça qui m'a donné envie d'en parler sur mon blog. Je n'ai lu son bla-bla qu'ensuite et il fait partie de ma prochaine sélection de lectures blogesques

@ M : 2 fois valent mieux qu'aucune car c'est en effet très intéressant

@ Mazel : je ne me souviens pas de l'affaire à laquelle tu fais référence

@ Daniel : apparemment les contrôles sont quasi inexistants à la frontière

@ François : ben non, la notion de ridicule est totalement hors sujet en l'espèce. La question est vraiment ailleurs et je ne vois pas en quoi les agissements de la mère pourraient disculper Polanski qui a déjà reconnu les faits de toute façon. On s'en fout + ou - du rôle de la mère, quel qu'il ait été, ça ne change rien au fait que coucher avec une nana de 13 ans (droguée pour l'occasion qui plus est !!!) quand on en a 30 de plus est un délit.

TdE a dit…

Je ne partage pas ton point de vue, Cécile. Plaider coupable a une signification bien particulière aux Etats-Unis : en gros, on peut être accusé de tas de trucs, vrais ou faux, et on accepte alors de plaider coupable (en reconnaissant ce qui est vrai ou faux) en échange d'un arrangement évitant une peine plus lourde. Sans pour autant que les éléments de culpabilité soient établis. Il y a un article intéressant du “Figaro de ce jour” qui rappelle le procès de l'époque.
Polanski a fait quelque chose de grave, c'est sûr. J'ai quatre filles, je suis bien placé pour en mesurer la gravité. Mais je pense aussi que la justice américaine n'a pas été impartiale sur ce sujet. Contrairement à ce que tu dis, on lui a fait payer son statut de vedette. En outre, quelle que soit la gravité d'un acte (je mets de côté les crimes contre l'humanité), il faut à un moment donné tourner la page. Je n'ai pas la place de développer davantage. Ma conviction ne repose pas uniquement sur des éléments objecifs, je le reconnais, car les films de Polanski m'ont marqué. Il faudra que je m'en explique, ailleurs qu'ici.

Francois Martini a dit…

Le ridicule n'est pas une notion juridique, c'est un état qui n'a rien à voir avec la Justice. Commettre un délit, ou un crime, c'est juste faire quelque chose qui n'est pas admis à un certain moment en un certain lieu, selon des lois ou règlements qui varient avec le temps.

Envoyer sa fille dans les belles villas des acteurs à la mode en lui recommandant de se laisser faire, dans le but de piéger une de ces personnes célèbres (la chair est faible, on en profite) et de le faire raquer ensuite, c'est ridicule, mais ce n'est pas un délit.

C'est ridicule parce que c'est faire peu de cas de la santé mentale de sa propre fille. Tandis que Polanski, crime ou pas, il reste un homme doux et blessé par la vie. C'est juste qu'à certain moment de sa vie, il a fait une grosse bêtise. Contrairement à ce que dit la loi de Californie (puritaine, donc extrémiste), ce n'est pas un crime. La preuve, la fille est devenue une femme qui, apparemment, a toute sa raison. Ce n'est pas le cas du juge qui va faire dépenser une fortune à l'État de Californie, lequel est en faillite. Pour quel résultat ? Rendre tout le monde ridicule, sauf Polanski.

Cécile Qd9 a dit…

@ TdE : je comprends ton point de vue mais je ne le partage pas.

@ François : je préfère penser que tu es une fois de plus dans la provocation et, ne connaissant pas personnellement Polanski, je ne suis pas en mesure de mesurer sa "doucitude" qui, elle non plus ne change rien à l'affaire. En outre, le fait qu'une victime "s'en sorte bien" (réellement ou en apparence) n'est pas non plus une notion juridique et n'entre pas non plus en ligne de compte dans ce délit ou crime (et non "grosse bêtise" : on ne parle pas là de sales gosses se bagarrant dans une cour de récré)

Cynthia a dit…

@ Cécile : Oui oui, absolument. Je ne faisais que reprendre le terme utilisé par BHL dans sa déclaration, terme tout à fait hors propos quand on sait qu'effectivement Polanski avait 46 ans au moment des faits.

@ François Martini
Pour rester polie, je vous trouvais déjà "écoeurant" dans vos propos tenus chez Wrath.
Pour rappel :
" Bon, ben, quoi, c'est juste un vieux juge américain obsédé sexuel qui poursuit Polanski (la plainte a été retirée). Faut pas pousser, la nénette, elle a niqué avec un cinéaste célèbre. Y'en a beaucoup qui en rêvent !"

Vous pouvez invoquer une mère entremetteuse, une fille soit disant consentante (pourquoi porter plainte dans ce cas?) ou un homme malheureux, il n'en reste pas moins qu'un seul adulte était impliqué, un seul adulte avait le devoir de dire non et cet adulte était bien Polanski.

" Elle est vraiment très bien, cette intervention de BHL : lui, au moins, sait hiérarchiser les problèmes."

La carrière avant tout, n'est-ce pas? Le statut d'artiste octroie le droit de pouvoir tout se permettre en s'affranchissant des lois et des gens, c'est tellement évident!

Et s'agissant d'un extrait de votre dernier commentaire ici :
" Tandis que Polanski, crime ou pas, il reste un homme doux et blessé par la vie. C'est juste qu'à certain moment de sa vie, il a fait une grosse bêtise. Contrairement à ce que dit la loi de Californie (puritaine, donc extrémiste), ce n'est pas un crime. La preuve, la fille est devenue une femme qui, apparemment, a toute sa raison."

Un homme qui de par son expérience de vie en sait beaucoup plus sur la souffrance humaine que la plupart des gens, raison de plus pour ne pas en infliger à son tour.
Il ne s'agit pas d'une grosse bêtise mais d'un viol sur mineure bon sang!
Mineure qui a du par la suite se construire en tant que femme et qui, fort heureusement, a continué à vivre!
Si l'on suit votre théorie, un crime n'en est plus un dès lors que la victime surmonte le cap de la souffrance?!?
Allez donc expliquer ça aux femmes victimes d'agressions sexuelles, vous verrez comme vous serez bien reçu!
Vos propos sont ceux d'un libidineux accro à Nabokov.
Répugnant.
Même si vous jouez la provocation, vos propos ne font rire personne et en ce sens c'est bien vous qui êtes ridicule.

Francois Martini a dit…

@ Cynthia : les vôtres sont ceux d'une bourgeoise à la vie sexuelle ennuyeuse. Je préfère être accroc à Nabokov, grand écrivain de stature internationale (comme Polanski, en tant que cinéaste).

Cécile Qd9 a dit…

@ Cynthia et François : Bon stop.
Avec des propos tels que "libidineux accro à Nabokov" v/s "bourgeoise à la vie sexuelle ennuyeuse", on n'est plus dans l'échanges d'opinions et d'arguments mais dans l'attaque personnelle gratuite et ce n'est pas le lieu.

Accessoirement, je ne pense pas qu'il soit plus agréable et moins dévastateur de se faire violer par quelqu'un de mondialement connu (au contraire, on médiatise encore plus le fait, bonjour les dégats) que par un quidam (c'est juste plus facile de retrouver le coupable) et le fait qu'une chose soit le rêve de certain(e)s n'en fait pas un délice pour tou(te)s. Là on tombe dans la provocation pure. Tiens, exemple au hasard, tu rêverais, toi, de coucher avec Brad Pitt ?

Cynthia a dit…

@ Cécile : je suis navrée du ton final de mon intervention.
Je n'ai pas l'habitude de m'emporter mais voir un crime ainsi banalisé par les divagations d'un homme visiblement dénué de tout sens moral me fait bondir.
Je ne comptais pas surenchérir en provocation, je laisse ça volontiers à Môsieu Martini.

Nathalie Croisé a dit…

Je vois que François a encore frappé..provoquer pour provoquer, pas très glorieux, tout ça..

Daniel Fattore a dit…

... un journal suisse de couleur orange, d'habitude bêtement provocateur, publie en ce jour une bonne interview de la minstre suisse en charge du département fédéral de justice et police. On y trouvera quelques réponses intéressantes sur l'affaire:

http://www.lematin.ch/actu/suisse/eveline-widmer-schlumpf-office-federal-culture-interroger-173990

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Quand je pense à cette médiatisation, je me dis que le chanteur de Noir Désir a purgé sa peine, lui....