jeudi 15 mai 2008

1979 (de Jean Philippe Blondel)




Bonjour aux hommes et aux femmes des années 80
Bonjour aux zotres


Il y a quelques mois, je rédigeai ici même une critique élogieuse et quasi musicale de "Juke-Box" de Jean-Philipe Blondel, livre découvert et dévoré grace à un dîner livres échanges. Je vous le conseille.

Lorsque jai vu 1979 dans la liste des livres apportés lors du dernier dîner, j'ai d'emblée noté mon nom sur le post-it collé à l'intérieur car j'étais évidemment intéressée. Il se trouve que, bizarrement, personne d'autre ne l'était et je suis donc devenue l'heureuse propriétaire de mon second Blondel, lu très vite et plutôt aimé.



Le sujet
Un matin, les habitants d'un quartier paisible découvrent que la date "1979" a été peinte en rouge sur le mur d'une maison. Ce graffiti va intriguer, dérouter, raviver des souvenirs que chacun(e) tentait d'oublier. Qui est l'auteur du mystérieux tag et pourquoi ?

Mon avis
Apparemment Blondel est coutumier des romans chorales, il reprend dans celui-ci le procédé déjà utilisé dans "Accès direct à la place" (que je n'ai pas lu), à savoir donner la parole alternativement aux différents protagonistes dans des chapitres courts donnant une vision kaléïdoscopique et morcelée d'une situation dont le sens s'éclaire peu à peu pour le/la lecteur/trice au fur et à mesure que sa lecture avance et que l'histoire de chaque personnage se précise.

Le problème est que Jean-Philippe Blondel choisit la solution de facilité en livrant un roman certes agréable mais totalement superficiel. Il ne fait que survoler son sujet :
- en évitant soigneusement de mêler la grande histoire et l'actualité de l'époque aux souvenirs de ses (anti-)héros,
- en restant dans des considérations très vagues, des généralités voire des clichés,
- en ne creusant jamais la psychologie des personnages qui de fait n'ont ni chair ni âme : on ne s'attache donc pas vraiment à eux et on se fout un peu de ce qui leur ai arrivé.

Quant à la résolution du mystère, là encore, rien de bluffant, l'auteur s'en sort par une pirouette un peu facile et des motivations un brin capilotractées : le/la lecteur/trice se sent exclut tant le cours du récit manquait d'élément susceptibles de le/la mettre sur la piste.

Il n'en reste pas moins que si on aime les puzzles et si on est pris de paresse intellectuelle, ce se laisse lire agréablement mais Juke-Box est très nettement supérieur.

Conclusion
Pendant la lecture de 1979 et à conditio, bien sûr, d'être né avant cette date, on ne peut s'empêcher de se demander "et moi, je faisais quoi en 1979 ? Il m'est arrivé quoi de bien/mal cette année là ?". Je n'ai pas la mémoire des dates et encore moins la notion du temps qui passe mais en comptant sur mes doigts et en me référant à l'année de mon bac, j'en déduis que je devais être en 5e ou 4e.
Indépendamment de la plongée anecdotique dans son histoire personnelle induite par le roman, sa lecture en est agréable mais tout aussi anecdotique et laisse une fois le livre refermé aussi peu de souvenirs qu'un graffiti sur un mur une fois ce dernier repeint.
Ideal sur la plage ou dans le métro (peu épais, chapitres courts et variés, pas prise de tête, etc.).

1 commentaire:

Antoine a dit…

Accès direct à la plage est indéniablement son meilleur et je peux que te le conseiller !;)