vendredi 14 septembre 2007

Cusset un - Angot zéro (pointé)







Bonjour les zécrivaines ou pas vaines du tout
Bonjour les zotres




"Le problème avec Jane" est un excellent livre de Catherine Cusset que j'ai découvert grâce à un dîner "livres échanges" puis dévoré quasiment d'une traite tant je l'ai aimé. Vous trouverez dans les archives (via le répertoire des auteur(e)s), la critique enthousiaste que j'ai rédigée à son sujet le 20-01-06.

Je viens de trouver sur un blog New-Yorkais un article de l'auteure intitulé "et Angot, t'en penses quoi ?" qui semble indiquer que Catherine a aussi des problèmes avec Christine. Vous pourrez en juger vous-même ici.


Je l'ai trouvé intéressant, à la fois féroce et juste et j'ai tout de suite eu très envie de répondre à la question posée dans le titre. Comme je suis assez d'accord avec Wilde pour dire que succomber n'est pas la pire des choses à faire dans ces cas là, j'ai pris ma blanche plume virtuelle et j'ai écrit le commentaire qui suit.



“Et Angot, t’en penses quoi ?”
par Cécile de Quoide9 , le 14 septembre 2007 05:08

Bonjour

Un article dont le titre comprend le nom "Angot" et signé Cusset qui cite Ernaux et Laurens, ça m’intéresse forcément alors autant le lire jusqu’au bout, dire qu’on l’a trouvé intéressant et répondre d’emblée à la question posée par l’auteure : "je n’en pense pas du bien et c’est un euphémisme".

Sur le plan personnel, je ne connais Angot qu’à travers un de ses livres (mais chut, elle se fâche tout rouge sur les plateaux TV quand on lui dit qu’elle écrit des romans autobiographiques), "Pourquoi le Brésil ?", que j’ai détesté, et la femme que j’y ai perçue m’insuppporte. Tout au long des quelques 200 pages narcisso-complaisantes, j’ai hésité entre agacement profond, affliction devant la "qualité" de l’écriture, sourires exaspérés devant tant de ridicules affichés, exhibés, remâchés (limite puérils) et, surtout, j’avais hâte d’en finir (avec le livre s’entend).

Sur le plan médiatique, elle me gonfle aussi et ses apparitions télévisuelles sont à chaque fois des numéros de cirque énervants (y compris pour elle apparemment vu la fréquence et la rapidité à laquelle elle sort de ses gonds devant une caméra).

Contrairement à Catherine Cusset dont j’ai adoré "Le problème avec Jane" (et nettement moins "Les confessions d'une radine"), je ne pense pas que la folie soit nécessaire à la littérature.

Cusset cite Ernaux que j’adore, dont j’ai lu 7 ou 8 bouquins que je recommande chaleureusement avec une petite préférence pour "La Place" et "Ce qu'ils disent ou rien". J’ai aussi lu avec intérêt son recueil d’entretiens avec Frédéric-Yves Jeannet publié sous le titre "L'écriture comme un couteau" et pour moi c’est "ça" écrire, c’est ce qu’Ernaux explique, je cite, "je sens l’écriture comme un couteau" ou encore : "tout l’enjeu consiste à trouver les mots et les phrases les plus justes, qui feront exister les choses, les "voir", en oubliant les mots, à être dans ce que je sens comme une écriture du réel". En introduction à "Une passion simple" elle ajoute que c’est ça écrire, "une suspension du jugement moral".

Pour moi, Angot, à travers ce que j’ai pu lire dans "Pourquoi le Brésil ?" tout au moins, est exactement à l’opposé de cela, elle est constamment dans le jugement moral (jugement des autres évidemment), elle ne fait pas voir les choses, elle les interprète à sa sauce (pourquoi pas, l’auteure est libre mais qu’elle assume son manque d’objectivité), elle ne conçoit pas l’écriture comme un couteau mais comme un rouleau à pâtisserie étalant complaisamment la pâte indigeste de ses états d’âme. Beurk, beurk, beurk, écoeurant.

Excellente journée à Paris, New York ou ailleurs.

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