vendredi 23 juillet 2010

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (Eric Emmanuel Schmitt)

Bonjour à Pimprenelle
Bonjour à celles et ceux qui ont lu un livre d'EES ce mois ci
Bonjour aux zotres

J'ai déjà évoqué ici Le visiteur et Le libertin, 2 pièces excellentes de Eric Emmanuel Schmittet je remercie Pimprenelle de m'avoir indirectement poussée à enfin ouvrir un de ses romans.


Je dois vous avouer que j'avais un a priori défavorable envers cet auteur que je classais un peu dans le même sac qu'Alexandre Jardin (cucul la praline au possible par écrit comme en interview) ou Bernard Werber dont j'avais apprécié les 2 premiers opus de la trilogie des Fourmis (mais pas du tout le dernier) mais dont les autres titres me rebutent d'emblée, sentiment accentué par les interventions télévisuelles du monsieur qui donne un peu l'impression de croire qu'il révolutionne le monde dans chacun de ses romans.


Les apparitions TV de Schmitt ne produisent certes pas le même sentiment d'agacement que celles des deux auteurs sus-cités mais elles me faisaient craindre que ses livres soient également empreints de bons sentiments faciles, de philosophie à deux balles et de point de vue pseudo décalés sur la vie, l'amour, tout ça, tout ça. J'aurais pourtant dû me fier à mes oreilles et me souvenir des textes entendus au théâtre (voir ci-dessus) et de la très belle adaptation cinématographique de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran signée François Dupeyron.

Le sujet

A 12 ans à peine, Moïse est livré à lui-même. sa mère est partie il y a bien longtemps et même s'il est présent physiquement son père n'est pas là mentalement. Son seul ami est monsieur Ibrahim, l'épicier arabe de la rue bleue. Auprès de lui, il apprend à penser et à grandir.

Mon avis

En lisant Monsieur Ibrahim et les fleurs de mon Coran j'ai bien sûr pensé au film vu à sa sortie mais aussi et peut-être plus encore, à La vie devant soi de Gary/Ajar et à Un aller simple de Didier van Cauwelaert. 2 prix Goncourt.

Sur le fond, on retrouve dans ces 3 romans les mêmes thématiques de la difficulté de devenir adulte quand on a est un enfant abandonné, de la tolérance religieuse, de l'amour au delà des différence. Sur la forme, chacun de ces livres recèle une fort belle écriture, le même humour un peu désespéré, les mêmes aphorismes qui font sens.

Ce sont des romans initiatiques et humanistes, des livres sur le voyage et le voyage intérieur, sur la métamorphose, la transmission et la mort. Dans chacun de ces livres, le personnage principal choisit sa famille et c'est ce qui lui permet de grandir, de vivre tout simplement.

Eric Emmanuel Schmitt brosse avec tendresse et subtilité un portrait d'adolescent à peine sorti de l'enfance et donne envie d'ouvrir le Coran de monsieur Ibrahim. Sans pathos excessifs ni effets larmoyants, il parvient à écrire un petit livre empreint d'humanité, de tendresse et de sensibilité. Monsieur Ibrahim apprivoise Momo un peu comme le Petit Prince apprivoise son renard et l'émotion affleure.

Quelques liens

Liyah adore, pour elle c'est un coup de coeur, Catherine a beaucoup aimé aussi, Fleur de soleil également mais attention son message contient des spoilers.

Conclusion

Excellent moment garanti. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce court et délicieux texte qui m'a donné envie de lire d'autres romans de cet auteur mais aussi de me plonger dans son théâtre.

7 commentaires:

Catherine a dit…

On a choisi le même livre ! Merci de m'avoir linkée ! Ton article est mieux que le mien (plus long, plus explicite). Bon weekend !

fleurdusoleil a dit…

Ton billet est très détaillé et très intéressant. Pour le résumé de mon billet, j'ai enlevé la fin. Tu as raison de me le signaler. Ayant fait ce message dans l'urgence, je n'ai pas prêté attention ( résumé pris sur amazon ).
Bon week-end.

LN a dit…

Moi au contraire j'avais plutôt un a priori positif sur cet auteur au départ, mais suite à ma lecture du recueil de nouvelles la rêveuse d'Ostende, j'ai complètement changé d'avis. Je te déconseille donc ce livre si tu veux garder une vision positive de cet auteur.

Pimprenelle a dit…

Rien que la comparaison avec La vie devant soi me donne envie de lire ce livre! J'ai noté pas mal de Schmitt pour ce rendez-vous!

Liyah a dit…

Je suis bien contente que tu sois allée au delà de tes idées sur l'auteur ! C'est en effet un très bon livre et je te remercie pour le lien ;-)

liliba a dit…

Un très joli livre en effet, comme tous ses anciens ouvrages. As-tu lu L'évangile selon Pilate et La part de l'autre ? Je peux te les prêter.
A lire également : Oscar et la dame rose et le délicieux Petits crimes conjugaux, ainsi que Le visiteur, passionnant (billet qqpart sur mon blog, dans théâtre).

Mais ses nouveaux bouquins sont moins bien, un peu creux et trop orientés grand public, dommage...

Yv a dit…

Un des bons bouquins de Schmidt qui a parfois tendance à faire dans la facilité. Mais pas là !