lundi 21 septembre 2009

Bartleby (Herman Melville)

Bonjour Anne-Sophie
Bonjour aux scribes
Bonjour aux zotres

Il en va des personnages de romans comme des gens que l'on croise dans la vie : la rencontre est agréable ou pas, le feeling passe ou non et parfois ça ne passe pas du tout. Le moins que l'on puisse dire est qu'entre Bartleby et moi ce n'est pas l'extase. Je ne sais pas ce que lui pense de moi, mais moi je ne l'aime pas !


Le sujet

Un notaire embauche un jour un scribe étrange qui après une période de travail zélé commence à opposer des "j'aimerais mieux pas" à toute nouvelle tâche qu'on souhaite lui confier. Il objecte la même réponse quand on finit par lui donner son congé et refuse obstinément de quitter l'étude où il demeure immobile et inactif.

Mon avis

J'ai trouvé ce qui suit en exergue de la postface de l'édition des Mille et unes nuits dans laquelle j'ai lu ce très court texte (heureusement) :
"J'aimerais mieux pas" appartient à l'infini de la patience, ne laissant pas prise à l'intervention dialectique : nous sommes tombés hors de l'être, dans le champ du dehors où, immobiles, marchant d'un pas égal et lent, vont et viennent les hommes détruits. Maurice Blanchot, Discours sur la patience.

Je trouve ça verbeux, prétentieux et aussi vide d'intérêt que l'est le personnage évoqué par Blanchot. Pour moi, rien n'a de sens dans la nouvelle de Melville au point que le notaire (le narrateur) passe son temps à ramer pour tenter de justifier platement l'injustifiable : son absence de réaction face au comportement pour le moins déconcertant de Bartleby et c'est vite ridicule. Pourquoi le supporte-t-il ? Pourquoi le garde-t-il ? La situation est totalement absurde, juste impensable et, dès lors, le récit de Melville (bizarrement dénué d'empathie) ne présente aucune espèce d'intérêt : il ne tient tout simplement pas debout !

En outre, les personnages sont caricaturaux, sans profondeur. Le texte n'est ni drôle, ni profond mais au contraire fade et extrêmement superficiel. Il ne mène à aucun début de commencement de réflexion sur la détresse humaine ou la folie ou la solitude ou que sais-je encore qui me semblent pourtant vaguement au coeur du sujet. Plus que dommage.

Cela dit, je tiens à vous mettre en garde contre ma propre déception et à souligner que mon son de cloche diffère radicalement de l'opinion générale plutôt élogieuse : critique enthousiaste chez Le Fantasio (pour n'en citer qu'une).

Conclusion

Je suis restée totalement hermétique à cette lecture que j'ai trouvée vaine et tout à fait excédante. En fait, j'ai détesté. Vraiment. Quasi viscéralement.

6 commentaires:

Cynthia a dit…

Clair, net, précis ;)

Mangolila a dit…

Bon, je te suis : je n'ai même pas envie d'essayer!

La Pyrénéenne a dit…

Je ne l' ai pas lu mais pour en avoir entendu pas mal parler c' est un peu l' opinion que je m' en étais forgé ! Celà dit , encore une fois je ne l'ai pas lu donc difficile de vraiment juger mais du coup , j' ai encore moins envie d' essayer !!!

Antoine a dit…

J'en avais vu et écouté une lecture par Pennac à la Pépinière-Opéra l'an dernier. Et hormis le "Je préférerais ne pas" récurrent qui m'avait amusé, je dois reconnaitre que j'ai du m'accrocher pour tenir jusqu'au bout ! ;)

ficelle a dit…

Celui-là est dans mes étagères depuis fort longtemps… J'avais essayé, et abandonné, et rangé.
Déçue, car à la même époque j'avais adoré la lecture de Moby Dick (en 2 tomes pourtant).

Cécile Qd9 a dit…

@ tout le monde : ce n'est que mon opinion. Les avis sont généralement élogieux mais je cherche encore pourquoi. Je ne vois ni où est l'humour ni où est la matière à réfexion.

@ Antoine : le concept même de ce spectacle me laisse très dubitative