dimanche 13 avril 2008
Toute première fois, tou-toute première fois (en vélib - Episode 3)
Bonjour à celles et ceux qui ont aimé les épisodes 1 et 2
Bonjour à celles et ceux qui m'ont réclamé l'épisode 3
Bonjour aux zotres
L'épisode 1 (avant) est ici
L'épisode 2 (pendant) est ici
L'épisode 4 (la chute) est ici
Je dédie ce 3e opus à Olivier dont c'était l'anniversaire hier (bises multiples).
Nous nous sommes quittés à la fin de l'épisode précédent alors que je pédalais péniblement en direction de Convention sous une pluie fine et nocturne. Arrivée à destination (angle de Convention et Vaugirard), je n'ai pu que constater qu'il n'y avait aucune place libre à la borne Vélib pour me débarrasser de ma monture. Et meeeeerde.
J'aurais dû m'en douter ! Convention est un quartier plus que peuplé. Il n'y a qu'à voir l'état du métro vers 20h : il sort plus de monde à Convention qu'à Concorde malgré sa position centrale, touristique et les correspondances. C'est impressionnant. Le soir, l'escalator de Convention est un boyau qui dégueule des hordes de jeunes cadres dynamiques et irremplaçables regagnant leurs pénates après une journée pleine de réunions, tableaux Excel, conférences-calls et autres responsabilités stressantes qu'ils/elles assument au mieux (sans quoi leurs boites feraient évidemment n'importe quoi, faillite par exemple).
Cela explique qu'on trouve une bonne dizaine de supermarchés autour de chez moi (fermant tard pour la plupart, l'un d'eux étant ouvert jusqu'à minuit en semaine et 1 heure le week-end) mais aucune place à une simple borne vélib un soir de semaine ! Elles sont plus convoitées que les taxis à Saint Michel à 2 heures du matin.
Qu'à cela ne tienne : il ne me reste plus qu'à faire le tour du quartier en espérant avoir plus de chance aux bornes voisines... Mais un doute soudain m'habite qui se confirme dès que j'arrive la place Charles Valin. Quelle poisse ! Je décide de remonter la rue de Vaugirard jusqu'au métro. C'est là que mon panier décide de se casser la figure et de vomir sur le sol mon sac plein des livres rapportés du dîner livres échanges. Il pendouille lamentablement à droite de ma roue avant, retenu par une sorte de câble et par le tressage métallique qui compose le socle sur lequel il est sensé s'emboîter (on peut rêver).
Je fais montre d'un fatalisme aussi détaché que mon panier que je tente vainement de replacer correctement sur sa base. Celles et ceux qui possèdent un lave-vaisselle me comprendront car le problème est un peu le même... Le bidule A qui doit s'encastrer dans le machin B est toujours de travers, coincé au dernier degré ou au contraire bringuebalant dangereusement pour la santé de votre vaisselle.
Mon panier a opté pour la 2e solution et menace de se barrer à nouveau à chaque coup de pédale. Le corps penché au maximum, je maintiens donc son contenu tant bien que mal de la main droite, cramponnant la gauche au guidon. Ma position pour le moins bancale fait glisser mon sac à main de mon épaule et je n'ai d'autre choix que de le placer lui aussi dans le panier renforçant par la-même l'inconfort de ma posture et l'instabilité de mon équipage.
J'ai dépassé le stade de la fureur ou alors je suis trop fatiguée pour râler. Je crois plutôt que consciente du parfait ridicule de la situation, je pense aux lois de murphy dont je suis présentement l'archétype de la victime parfaite : je suis une tartine beurrée (mais pas ivre) en pleine déconfiture, je nage dans les emmerdements maximum.
Je pense qu'à cet instant précis, Carmen Cru sur sa bécane a plus de classe que moi sur mon satané vélib.
Arrivée à la station Vaugirard, je constate sans surprise qu'il m'est aussi impossible de me débarrasser de mon biclou ici qu'à Convention et Valin. Arghhh ! Je commence à le trouver franchement collant. Il a dû être un rouleau de scotch 3M dans une vie antérieure. Je ne vais tout de même pas l'inviter à prendre un dernier verre et le faire dormir chez moi !
Je repars vers la rue Lecourbe en longeant la mairie du 15e. Je sais qu'il y a une borne pas loin. Et là, miracle, je trouve une place ! Je dis bien "une" place, pas 4, ni 3, ni 2, mais "une" et une seule, une unique place qui me délivre de ce stupide machin gris dont j'ai eu la bêtise de m'encombrer 3/4 d'heure plus tôt... Lorsque j'entends le clic libérateur cela fait en effet plus de 45 minutes que je suis sortie du métro Boucicaut et pendant tout ce temps, ai-je traversé Paris ? Ai-je battu un record ? Pas vraiment sauf peut-être celui de nullité cycliste ! J'ai parcouru la distance d'un arret de bus ! Je suis à mi-chemin entre mon point de départ et mon point d'arrivée... Bel exploit en vérité ! Je n'avais pourtant pas bu ma honte jusqu'à la lie et d'autres embûches m'attendaient...
Dans quelques jours je vous livrerai la conclusion de cette tragique et édifiante tranche de vie.
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7 commentaires:
La suite ! La suite, Cécile !
Ce n'est pas très charitable, j'en conviens aisément, de rire aux éclats de ton aventure bicyclopédique, mais cela fait tellement du bien, que je ne peux que t'encourager, que dis-je te prier de nous narrer la suite au plus vite....
Daniel R. de FB
PS : tout le monde n'a pas la chance d'avoir un nom qui sonne aussi bien que de Quoide9 ;-)
tu es tout pardonné Daniel, après tout je l'ai bien cherché, non ? :o)
Je suis effectivement 13 heureuse de ma particule
Ce récit me rassure, je crois que je n'oserai moi-même pas utiliser ces engins :
- la première c'est de ne jamais réussir à reposer le vélib' et que mon compte se vide !
- la seconde : c'est mon sens de l'orientation, je ne peux me ballader qu'avec une carte (géographique) dans une main et en vérifiant à chaque changement de ruesi je ne me trompe pas de direction !
Donc finalement ton récit témoigne de ton courage d'avoir tenté l'expérience;-)
vivement la suite ;-)
J'espère que les bouquins ne se sont pas trop abîmés après toutes ces chutes...
C'est marrant les parisiens, ils croient avoir inventé le vélo libre service... ils s'aperçoivent qu ils sont nombreux à avoir la même idée et habiter dans les mêmes quartiers..Et cà ne leur vient pas du tout à l'idée qu un sac plein de bouquins c est super lourd...et que paris c est pas tout plat...je rigole , mais des comme toi y en a plein partout...et je suis sûr que tous n'ont pas montré la même verve dans l'auto-dérision.
rv
viens à Rennes les paniers tiennent et ce n'est pas la guerre pour remettre un vélo en place...
@ l'anonyme rennais :
Bah, oui l'auto-dérision est le minimum syndical que l'on doit aux inépuisables sources d'anecdotes muphyques, de moments improbables, de sujets d'étonnement ou de moqueries que sont nos congénères humains.
Pour le reste, rassure-moi, le cabillaud est vraiment carré et c'est bien la marmote qui met le chocolat dans le papier alu, non ?
J'adoooooooooore ton histoire! C'est à mourir de rire. Je n'ai pas pensé à tous ces petits impondérables quand j'ai vu mon premier Vélib' il y a un mois (oui, j'ai fait un voeu!). Vivement la conclusion!
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