lundi 21 avril 2008
Vrai ou faux ? (je n'ai jamais mis les pieds sur Meetic)
Bonjour aux Meetic Boys
Bonjour aux Meetic Girls
Bonjour aux zotres
Toutes les autres questions du quizz "vrai ou faux ?" sont ici .
FAUX of course. Des personnes de moins de 65 ans n'ayant jamais mis les pieds sur Meetic, ça existe encore ? Sans doute, mais je n'en fais pas partie. Je n'ai jamais aimé ce site peu ergonomique, faux-derche en diable et absolument pas convivial mais j'y ai une annonce depuis fin 2001 ou début 2002 sur laquelle je me penche de façon trèèèèès intermittante et sans la moindre conviction. J'ai pourtant eu des périodes où je fréquentais plus qu'assiduement les sites de rencontres mais Meetic n'a jamais été ma référence.
Je me souviens très exactement du jour où j'ai rédigé ma première annonce pour un site de rencontre pour une bonne (enfin plutôt mauvaise en fait) et simple raison : c'était le 11 septembre 2001. La veille, un de mes ex et néanmoins voisin était passé chez moi pour prendre un verre et il a voulu me montrer son dernier joujou virtuel : une annonce dont il était très fier. Il m'a fait une rapide démonstration de ses talents de Dom Juan du net et, à cette occasion, j'ai découvert :
- qu'il était dyslexique d'une part
- "rencontres2000.com" d'autre part (gratuit et hyper convivial à l'époque)
Je n'ai fait aucun commentaire mais, le lendemain en début d'après midi, je me suis connectée sur le site et sous le prétexte de jouer un tour de cochon(ne) à mon pote. A peu près à l'instant où, de l'autre côté de l'Atlantique, deux tours s'effondraient, je finissais de rédiger une annonce supposée aussi vague qu'alléchante. Mon but était de rentrer en contact avec lui et d'obtenir un rdv sans qu'il sache que c'était moi...
A l'époque, mes talents de schizophrène étaient médiocres et ça n'a absolument pas marché. Il m'a reconnue tout de suite... Il faut dire qu'à la place de ma photo j'avais mis un petit cochon rose, j'avais choisi comme pseudo le titre de ma pièce de théâtre préférée, j'avais truffé mon annonce quelques formules que je chéris et, comble de l'étourderie, j'avais indiqué habiter le 15e. Totalement amatrice vous dis-je ! Bref, je suis passée à peu près aussi inaperçue qu'une saucisse dans un plat de lentilles, qu'un avion dans le WTC ou, si vous préférez, qu'Adriana Karembeu chez les Pygmées...
Dans la plus pure tradition de l'arroseuse arrosée, il déjoua mon piège en moins de temps qu'il n'en faut à Superman pour sauver le monde et je fus prise à mon propre jeu. J'étais à peu près dans l'état d'un petit lapin devant les phares d'une voiture ou d'un(e) italien(ne) face à un plat de pasta fumantes préparées par Môman (enfin Mamma) après 3 semaines de séjour linguistique dans la campagne anglaise passées à bouffer de la viande bouillie et des légumes pas cuits : tétanisée, envoûtée (et je pèse mes mots).
J'ai d'emblée été fascinée par les sirènes virtuelles, subjuguée par les possibles inépuisables et sans cesse renouvelés, émoustillée par ces cohortes de mâles tous plus appétissants les uns que les autres, bourrés de qualités (selon leur propre aveux), mega sympa, évidemment pétris d'humour, débordants de culture et top ouverts d'esprit.
Plus sérieusement, j'avais déjà testé les rencontres entre internautes via les forums et groupes de discussion et je trouvais ça très sympa et, comment dire, "décloisonnant" par rapport aux simples fréquentations des ami(e)s de mes ami(e)s ressemblant comme deux gouttes d'eau à mes ami(e)s. Les sites de rencontres n'étaient qu'un prolongement très logique (facebook et les blogs en sont d'autres).
Le principe m'amusait, l'outil m'intriguait, le décodage des règles tacites, des non-dits, des mensonges m'intéressait, certains échanges m'inspiraient carrément. A l'époque, j'ai testé beaucoup de sites (il en naissait à peu près un toutes les 30 secondes), pris pas mal de notes, collecté des anecdotes, écrit quelques poèmes, conservé quelques échanges ludiques ou profonds, enregistré certains dialogues impudiques ou émouvants... Un jour peut-être, j'utiliserai ces bribes pour concrétiser le projet qui m'a fait les archiver. Peut-être. Oui, peut-être... ou peut-être pas.
De fait, au fil des ans et au gré des envies, de mes disponibilités de corps et d'esprit, j'ai fait un certain nombre (voire un nombre certain) de rencontres fort sympathiques voire agréables et plus si affinités. Certaines constituent même des souvenirs précieux, décalés, amusants, inattendus, insolites voire incroyables. Certaines sont beaucoup plus que cela. J'ai gardé des contacts, je déplore d'en avoir perdu quelques autres (toi qui vis rue Sainte Cécile, si tu me lis... et je parie que oui...).
Et puis je me suis calmée... et puis je me suis lassée. Je pourrais réécrire le bottin avec tous les n° de tél qu'on m'a donnés (j'ai dû noter moins de 1% d'entre eux et en utiliser une fraction nettement moindre encore) et faire fortune en vendant à une boite de marketing viral toutes les adresses e-mail que j'ai vu défiler. Même si je ne suis pas du tout en phase avec le début, je pourrais presque paraphraser la fin du célèbre vers de Mallarmé : "la chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres". Moi, j'ai lu tous les styles d'annonces et d'accroches, je connais les règles du jeu par coeur, je décrypte les intentions plus vite que Lucky Luke ne tire sur son ombre, j'ai des formules toutes faites (évidemment spirituelles) en réponse à pratiquement tout, j'ai fait le tour de ce qui pouvait m'amuser dans les dialogues et les rencontres et, de fait, ça ne m'amuse plus (pour le moment ?) et, pire que tout peut-être : ça ne m'étonne plus du tout.
Comme certain(e)s changent de job parce qu'ils/elles "n'apprennent plus rien", j'ai désertés les sites de rencontres faute d'y trouver encore ce "je-ne-sais-quoi" qui faisait que, justement, j'avais envie de savoir "quoi" et surtout "qui".
Je suis dégoûtée à vie de formules telles que "bonjour ça va ?" ou "je dérange ?". Je suis irrémédiablement allergique aux "on fait connaissance ?" (ben non, banane, on change un pneu ! ça sert à quoi les sites de rencontre à ton avis ? à tricoter des mouffles ?) J'ai vu le mot "salut" orthographié de façon que je ne soupçonnais même pas, j'ai croisé la vulgarité la plus manifeste, la mysoginie la plus épaisse (et la plus contradictoire aussi car de fait certains bonobos mal finis et non informés du passage au 3e millénaire sont là pour baiser, niquer, sauter tout ce qui bouge mais dès qu'ils tombent sur une femme qui émet l'idée que peut-être elle n'est pas totalement frigide, ils l'insultent), l'insipidité la plus soporifique, l'arrogance la plus imbuvable, la sottise la plus insupportable et je n'ai plus la patience de supporter ce parasitage incessant qui pollue les contacts potentiellement intéressants.
On a bien raison de dire que les meilleures choses ont une fin, le tout est de savoir y mettre un terme avant qu'elles ne deviennent pénibles. Je crois que c'est ce que j'ai fait et, au final, je garde un excellent souvenir de mon expérience des sites de rencontres "avec qui mes rapports furent aussi divers qu'enrichissants" selon la formule de Binet à la fin de chaque album des Bidochon... Ah tiens, à quand un opus des aventures de Robert et Raymonde sur internet ?
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4 commentaires:
Excellent article Cécile sur ses sites. J'approuve tout ;-) J'ai tenu beauuuuuucoup moins longtemps que toi, quelques mois, et si j'écrivais sur cette expérience, je serais assez cynique. Ceci dit, nous avons tous autour de nous des histoires vraies et qui durent de gens qui se sont rencontrés ainsi.
J'ai moins de 65 ans et j'ai étonnamment réussi à échapper à Meetic (sans la moindre envie d'y mettre les pieds, d'ailleurs, mais ça changera peut-être un jour), et pourtant, on m'a tant et tant parlé des rencontres qu'on y fait que j'ai l'impression de connaître la boutique aussi bien que toi ;-)
Je suis un peu en retard pour mon commentaire... mais c'est à cause de ton test avec les questions, j'ai cliqué sur le lien de la réponse, et me voila !
Un peu la même expérience que toi sur Meetic ou associés, beaucoup de débiles croisés selon les clics de la souris, de pauvres types obsédés, mais aussi de belles rencontres dont je garderai un souvenir vibrant...
@ Merci Miss Rainette
@ Mister CUI : moi j'avais l'impression d'avoir les clefs de la boutique... et puis d'ici tes 65 ans je ne doute pas que tu iras y faire un tour...
@ Liliba : un peu comme dans la vraie vie en fait, mais en plus rapide et plus concentré
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