lundi 3 décembre 2012

Acide sulfurique (d'Amélie Nothomb)

Bonjour aux fans de téléréalité
Bonjour à celles et ceux qui connaissent tous les prénoms des participant(e)s à l'île de la vérité, qui veut épouser mon fils et Jersey Shore
Bonjour à celles et ceux qui sont allergiques aux phrases qui commencent par "si vous voulez..." et se terminent par "tapez 1"
Bonjour aux zotres

Acide sulfurique est le 5e roman de Nothomb que je lis et je le classerai en 2e position dans l'ordre de mes préférences (très) loin derrière Métaphysique des tubes qui est le seul que j'ai apprécié (presque) sans réserve.

J'apporterai ce roman au DLE de demain soir.

Le sujet

Le 4e de couverture précise :"Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle".
Tout est dit ou presque. De fait, Acide sulfurique est une dystopie (ou contre-utopie) dans laquelle un nouveau jeu de téléréalité appelé "Concentration" fait fureur (sans mauvais jeu de mots). Le principe en est très simple : des personnes rafflées aux hasards sont enfermées dans un univers concentrationnaire et livrées aux mains de kapos. Chaque jour deux d'entre elles sont tuées. Au fur et à mesure que l'horreur s'intensifie le succès d'audience se renforce.

Mon avis

Comme souvent chez Amélie Nothomb, le sujet est fort, intéressant mais traité avec facilité voire désinvolture en quelques 200 pages très aérées, façon gentille de dire que le roman est superficiel. Ce qui était ennuyeux dans le fort dispensable car très mauvais Péplum est ici assez dérangeant car le sujet est autrement grave et méritait au minimum plus de fond et de consistance.

Il n'en reste pas moins que la critique virulante de la télé réalité fait mouche et n'est pas sans rappeler l'excellent film The Truman Show dans lequel Jim Carrey a brillamment démontré qu'il savait faire autre chose que grimacer, notamment émouvoir. Certains passages de la fin de L'évangile de Jimmy de Didier Van Cauwelaert ne sont pas très éloignés non plus de la problématique développée par Nothomb. On peut évidemment aussi penser au Prix du danger d'Yves Boisset avec le trio Lanvin-Baye-Piccoli.

De fait, ce qui est au coeur du livre, bien plus que la dépersonnalisation de l'individu, qu'un pamphlet contre certaines dérives télévisuelles ou une critique virulente de la course à l'audimat, c'est une interrogation ouverte sur le comportement des téléspectateurs/trices et sur jusqu'où va le voyeurisme, quelles sont les limites que l'on accepte ou que l'on s'impose à soi-même lorsqu'on regarde certaines émissions de télévision.

Quelques liens

Mon avis en bref, sur mes 4 lectures précédentes de Nothomb
Ma critique de L'évangile de Jimmy
Moult critiques sur Babelio
Wikipedia évoque la polémique qui a accompagné la sortie du roman

Conclusion

A lire vite pour mieux s'interroger ensuite sur son propre comportement de téléspectateur/trice.

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