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Bonsoir à celles et ceux qui vont rentrer à la maison à pied because trop bu ou faute de trouver un taxi
Bonjour aux zotres
Ces chaussures sont loin d'être tout terrain mais évoquent incontestablement la fête et l'exception. Bonne fin d'année 2010 !
J'aime tout ce qui remplit agréablement et/ou intelligemment le temps le corps et l'esprit
Tout au long des 150 pages du livre, Rambaud égreine les superlatifs ironiques tels que : Notre bien-aimé monarque, Son efficace Majesté, Notre bouillant leader, Notre Foudroyant Monarque, Notre Prince Fougueux, Notre Mercantile Seigneur, etc. Chaque personnage se voit affublé d'un titre de noblesse (le Comte de Sablé n'est autre que François Fillon et Rama Yade devient Princesse Rama). Le style est volontairement un brin désuet et surtout assez réjouissant et plutôt habile même si certains amalgames sont vraiment trop facile pour ne pas dire regrettable car si l'on peut détester (ou pas) Nicolas Sarkozy est être excédé(e) (ou non) par sa manière de diriger la France, il n'est tout de même pas responsable de toutes les catastrophes qui s'abattent sur notre pays et il me semble un brin excessif, par exemple, de glisser dans le texte un topo sur les 3 à 6 femmes qui meurent chaque jour de violence conjugale. Sauf erreur ou ommission de ma part, ce n'est pas Sarko qui cogne !
Une autre limite du texte que l'on peut regretter mais qui semble inhérente à l'exercice est le nivellement des problèmes dénoncés. Toutes les bourdes ne se valent pas, toutes les erreurs privées ou publiques n'ont pas le même impact. Il en résulte parfois une impression d'amalgames qui fait regretter le manque d'analyse... mais on n'est pas là pour ça. Certes.
Quelques liens
Ma critique de Dans la peau de Nicolas de David Angevin
Intéressante Critique de 2e chronique du règne de Nicolas 1er Conclusion
Le 3e opus, annoncé à la fin du 2e, est sorti début 2010. Le lirai-je ? Sans doute, au bord d'une piscine, à Conakry ou ailleurs, comme je lirai vraisemblablement le 1er si l'un et/ou l'autre me tombent sous le nez dans une pile de livres de poche d'occasion à 1 euro.
Plus génant, on a l'impression que tout au long du livre Fabienne Berthaud a volontairement donné dans une surenchère misérabiliste qui ferait presque passer Germinal pour une partie de rigolade. L'histoire familiale de Lily et Clara est sordide, la bonne est forcément battue, et puis elle boit, et puis elle boite et puis ses chiens sont maigres, et j'en passe et des meilleures.
L'impact du livre aurait sans doute été plus fort si les personnages de Lily et Clara avaient évolué dans un contexte moins résolument sombre et dépeint avec plus de subtilité comme si la maladie et l'irresponsabilité de l'une, la dévotion et l'épuisement de l'autre ne suffisaient pas à plomber l'ambiance et à nourir le roman et qu'il fallait multiplier les effets, surligner, encadrer, ajouter des clignotants et des avertisseurs sonores pour être que le lectorat comprenne bien qu'on n'est pas là pour plaisanter et que l'ambiance tend plutôt vers Joy Division et Berthe Silva que vers La bande à Basile.
J'aurais donc apprécié un roman plus dépouillé, plus centré sur l'essentiel de cette relation éprouvante et complexe (mais psychologiquement passionnante) de double dépendance, plus impudique dans les confessions de Clara. Il n'en reste pas moins que les 156 pages de texte se lisent sans déplaisir et que l'écriture de Fabienne Berthaud est agréable. Parfois cela suffit pour qu'on garde un bon souvenir d'un livre malgré les défauts qu'on a pu lui trouver. C'est le cas pour moi.
Liens : Cathulu
Conclusion
Etant donné le thème délicat et le ton résolument sombre adopté par l'auteure, même si on a aimé le livre, je pense qu'il est difficile de susciter l'envie de découvrir ce roman à travers un billet sur un blog. J'ai malgré tout envie de vous dire de ne pas forcément vous fier à la première impression... La qualité du livre réside dans ce qu'il contient d'indicible.