mercredi 27 février 2013

Femme à l'ombrelle de Monet (détournement 09-2013)

Bonjour aux fans de Monet
Bonjour à celles qui possèdent une ombrelle
Bonjour aux zotres

Le portrait ci contre représente la première femme du peintre, Camille Monet et son fils Jean (1875). J'ai pensé à ce tableau cette semaine car il en est question dans un chapitre très intéressant de Sundborn ou les jours de lumière de Philippe Delerm dont la critique se trouve
ici.

Dans son roman, Delerm relate une séance de pose de Suzanne Hoschedé, la fille de la 2e compagne de Monet. L'auteur explique que Monet néglige volontairement le visage et les mains de son modèle et s'applique surtout à capturer la lumière et le mouvement. Ainsi naît la version de 1886 de La femme à l'ombrelle tournée vers la gauche.

Parallèlement Monet peindra une version de la silhouette de Suzanne tournée vers la droite. Des trois, ma versions préférée est la première parce que, contrairement aux deux autres, on y sent la vie, le mouvement tandis que les versions de 1886 me paraissent raides, artificielles.
Ulrik, le narrateur du roman de Delerm ne peut s'empêcher de faire le parallèle entre cette toile et celle de 1875 où les traits de Camille sont visibles (bien que voilés). Il en déduit que Monet se trompe dans sa propre quête de la lumière, qu'il s'aveugle au sens figuré du terme avant de perdre quasiment la vue au sens propre à la fin de sa vie.

Selon Ulrik, Monet ne fait que repeindre son oeuvre de 1875 et s'il ne peint pas les traits de la belle Suzanne c'est parce qu'il cherche à reproduire une fois encore la silhouette de la femme qu'il a aimée. Cette hypothèse prend tout son sens dans le roman de Delerm où les motivations profondes et les finalités poursuivies par les artistes sont au centre des réflexions esquissées.

Il se trouve qu'en version Camille ou Suzanne, ces oeuvres ont activé les mêmes neurones dans les cerveaux des créatifs/ves et marketeux/zes ! Cela dit, j'aurais pensé à la même chose... mais je ne suis pas payée pour avoir des idées originales.

Et les ombrelles de Monet sont devenues des parapluies !!! Je trouve le résultat particulièrement laid et criard ainsi transposé. Cela dit, à la base, je ne suis pas nécessairement fan de la palette chromatique de Monet trop large à mon goût.

1 commentaire:

zarline a dit…

Perso, je préfère la deuxième version (moins horizontale, plus dynamique à mon goût). Merci pour ce billet, Monet, on ne s'en lasse pas je trouve et tu me donnes du coup envie de lire Delerm...