Bonjour à leurs pères
Bonjour aux zotres
En juillet vous avez choisi Virginie Despentes face Irène Némirovsky et Anne Walter. J'étais ravie. Je le suis moins après avoir lu Teen Spirit.
Le sujet
Bruno a 30 ans mais une sortie d'adolescence non amorcée et le gène de la glande particulièrement développé. Un jour il reçoit un coup de fil d'Alice qu'il a connu au lycée. Celle-ci lui annonce qu'il est le père de sa fille Nancy, une ado de 13 ans.
Mon avis
Quand on a lu et aimé, Baise-moi le mythique premier roman de Virginie Despentes puis adoré son essai bluffant, décalé et politiquement incorrecte King Kong Theorie, on amorce un 3e livre de l'auteure avec une curiosité bienveillante et l'on est, par définition, toute disposée à l'aimer.
Seulement voilà, on s'attend aussi à retrouver la vigueur et l'absence de concession qu'on aime (ou pas) chez Despentes. Force est de constater que Teen Spirit est loin de posséder la violence et l'impact qui fait tout le sel des deux ouvrages suscités et, quand on possède un minimum de mauvais esprit, on se demande si Virginie Despentes ne songeait pas à payer au plus vite son 2e tiers provisionnel en rédigeant les 155 pages de Teen Spirit.
Le roman évite la mièvrerie d'un cheveu (un brin cassant) mais n'échappe pas à la platitude. Même les envolées libertaires qui émaillent le récit semblent ici plus artificiellement posées dans le texte que décoiffante. Le regard si critique et acéré pour ne pas dire révolté sur l'époque dont est capable Despentes se trouve ici édulcoré, aseptisé, quasi embourgeoisé.
Même les moins perspicaces d'entre vous comprendrons que je n'ai pas été conquise. Je l'ai été d'autant moins que je ne m'attends pas à lire sous la plume de Despentes une historiette que j'aurais déjà trouvé peu convaincante signée par Gavalda par exemple.
Je finirai toutefois sur deux notes positives. Tout d'abord, c'était la première fois que je lisais un roman écrit à la première personne par une femme dont le héros est un homme. Je n'ai pas d'autre exemple en tête. Si vous en avez, je suis preneuse. Le résultat sonne plutôt juste de même que les rapports père/fille analysés par le père, les seuls moments où ce petit roman décolle un peu.
Conclusion
Dispensable contrairement aux 2 autres romans de Despentes mentionnés précédemment.
3 commentaires:
Je l'avais dit, il fallait choisir Nemirovsky !
Pour répondre à ta dernière question:
"Les Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar, peut-être?
@ Aifelle : ben oui mais j'obéis aux votes...
@ DF : Ah oui ! Mais je n'ai pas pu dépasser la page 20...
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