lundi 9 décembre 2013

Mon coloc et moi (épisode 3 - Le transport)

Bonjour à celles et ceux qui vivent en colocation
Bonjour à celles et ceux qui mettent du temps à s'adapter à un nouveau lieu
Caresses à Gato et à la délicieuse Tardar Sauce alias Grumpy Cat (en photo ci-contre)
Bonjour aux zotres

Résumé des zépizodes précédents


Samedi 23/11/2013, je me suis rendue à un salon porte de Versailles, dans le but d'adopter un (ou 2) chat(s) abandonné(s). Je me suis aperçue que c'était moin "yaka faukon" que prévu. J'ai finalement jeté mon dévolu sur un gros matou gris malgré des mises en garde peu engageantes d'une bénévole qui m'a prévenue qu'une précédante tentative d'adoption s'était soldée par un retour au refuge dès le lendemain pour cause de hurlements intenpestif de l'accusé pendant toute la nuit ! Gloups !

Partie 1 - Le contexte
Partie 2 - La rencontre
Lien vers la bio de Grumpy Cat alias Tardar Sauce

Comme le mouton du Petit Prince

Tout le monde garde en mémoire l'image de ce dessin de Saint Ex. : un rectangle avec 3 trous ronds sur un côté et tout le monde sait qu'à l'intérieur de ce carton il y a un mouton. Depuis quelques jours, je me pose pas mal de questions sur ce mouton et sur la manière dont il a réagi quand on l'a attrapé, quand on l'a mis dans le carton, quand on a refermé le carton sur lui et surtout ensuite. Un dessin n'est pas sonore et je me demande si ce mouton bêle un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout et si oui sur quel ton allant du timide à l'affolé en passant par toutes les nuances du plaintif.

Bien sûr, pour se poser ce genre de questions, il faut avoir vu quelqu'un(e) attraper un chat pour tenter de le faire rentrer dans une boite de transport. Un curieux phénomène physique de dilatation féline se produit et je me demande s'il a déjà traversé l'esprit de quelque scientifique farfelu de l'étudier.

Un chose est sûre : un chat de base NE VEUT PAS rentrer dans une boite. Il allonge et tortille son corps et étire ses membres en croix au maximum à la façon d'un gardien de but de handball au moment du tir de l'attaquant. La ressemblance avec Thierry Omeyer est saisissante.

Et là, on se dit : "et on n'est même pas parti ! Comment vais-je faire pour :
- sortir de ce hall en passant devant une multitude de chien
- traverser le parc des expositions
- prendre le métro (même pour une seule station)
- marcher dans la rue".

De fait, pendant toutes ces étapes, Tigris a protesté en proférant par intermittence des miaulements à fendre l'âme. Mais moins que le portrait catastrophique qui m'avait été fait de l'animal ne me le laissait supposer tant en terme de fréquence que de volume sonore des lamentations. J'étais confiante et consciente qu'à ce stade, le principal problème venait d'ailleurs.

Moins long mais pire qu'un marathon

Vous souvenez vous de l'époque bénie par les kinésithérapeutes, chiropracteurs, orthopédistes, radiologues, chirurgiens et autres spécialistes de la colonne vertébrale et de ses déviations variées, où les valises (et malettes d'auditeurs/trices) ne disposaient pas encore de roulettes ? Eh bien, si vous êtes nostalgiques ou si vous n'avez pas vécu ça et que vous avez le sentiment d'être passé à côté d'une expérience extrême, je vous suggère de trimbaler un matou mâle adulte dans une boite à chat !

Ca génère à peu près le même type de désagréments avec, cerise sur le gâteau, le fait qu'au lieu de transporter des vêtements inertes, des chaussures immobiles, des trousses de toilette sans vie, des souvenirs de vacances et autres cadeaux statiques (ou des dossiers d'audit), vous portez un être vivant, par définition stressé par tout ce qui s'apparente à un transport et à un changement de cadre et donc potentiellement remuant ce qui engendre inévitablement un phénomène de roulis-tangage de la boite à chat au bout de votre bras qui accentue à la fois :
- votre fatigue musculaire et la douleur de votre poignée,
- le stress du chat.
C'est merveilleux.

Plus tentant mais moins efficace que le conseil de Saint Ex

Là, différentes options traversent inévitablement le cerveau de tout porteur/se de boite à chat :
- ouvrir la cage en pleine rue et s'en laver les mains (c'est à dire, concrètement, voir le chat bondir comme une furie hors de la boite, aller n'importe ou en ziz-zag, traverser la rue et au bout d'un moment vraisemblablement bref puis entendre simultanément un "paf" (le chat) et "schhhhhhrrrrrr" (un grand coup de frein) potentiellement accompagné d'un "bang" (bruit de tôle froissée), de jurons, de klaxons, de cris des passant(e)s, etc. Bref, un début de fin du monde.
- secouer la boite très vite de bas en haut jusqu'à assomer le chat mais ça parait long et fatigant voire ça demande une force certaine (dont je suis dépourvue) et ça risque d'aboutir au stade "cris (voire intervention) des passant(e)s" évoqué au paragraphe précédent (sans les étapes paf/schhhhrrr/bang cela dit)
- s'asseoir par terre et pleurer
- changer de contenant et enfermer le chat dans une valise à roulettes en se moquant totalement des - voire en songeant avec une joie sadique aux - soubressauts occasionnés par les descentes et montées de trottoirs ou de marches, bruits et vibrations causés par les pavés.
- faire demi-tour et rapporter le chat... mais j'habite si peu loin du Parc de Versailles que ç'aurait été plus long que de continuer à avancer.

Aussi ai-je pensé à la célèbre phrase de Terre des hommes :
"Ce qui sauve, c'est de faire un pas. Encore un pas. C'est toujours le même pas que l'on recommence...".
De fait, entre parcours du combattant, traversée du desert et chemin de croix (ou jeu de l'oie, soudain j'ai l'ombre d'un doute...), j'ai bravement avancé jusqu'à chez moi... enfin chez nous.

2 commentaires:

Happy_Cooking a dit…

Il y a de tes belles histoires d'amour (ou de colocation) qui commencent très mal. A suivre...

Manu a dit…

J'attends la suite avec impatience !