lundi 17 juin 2013

La tâche (de Philip Roth)

Bonjour à celles et ceux qui ont mangé des spaghetti bolognaises en portant un haut blanc ce midi
Bonjour aux zotres


J'ai écrit ce qui suit le 18 mars 2005 et n'ai fait que supprimer des passages personnels, remanié et complété quelque peu le reste pour le diffuser sur ce blog. Après avoir lu 7 livres de Philip Roth, celui-ci reste de très loin mon préféré au point de mériter un coup de coeur.

Mon avis

La tache est un livre en tous points remarquables (fond, forme, style). Je partais pourtant avec un a priori très défavorable après avoir lu Le sein que j'ai détesté et avoir abandonné La contrevie au bout de 50 pages pour cause de nombrilisme-intellectuello-narcisso-complexo-judao-new-yorko-chiant...

La Tache a obtenu le prix Medicis du roman étranger en 2002 ce qui n'est pas nécessairement une preuve de qualité mais pas non plus une preuve du contraire.

Je ne sais pas quel est le livre de Roth considéré comme le plus représentatif ou son plus personnel (Portnoy et son complexe disent certains). Je sais que certains ont fait quelques remous... Je ne sais pas non plus celui qui est jugé comme son "meilleur" mais je ne suis pas forcément partisane de conseiller de commencer par le meilleur d'un auteur car que reste-il ensuite, hein ? Et puis cette notion est très suggestive...

Ce livre m'a fait penser à...

Les trois romans auxquels je vais faire allusion dans les lignes suivantes sont également trois ouvrages que je vous recommande d'ouvrir ASAP comme disent nous zami(e)s anglo-saxon(ne)s.

J'ai lu Leviathan de Paul Auster il y a très longtemps et j'avais adoré et les similitudes sont nombreuses avec La tache . Ca raconte un peu la même chose et de la même façon...

Un narrateur raconte par notes successives et en laissant certaines zones d'ombre et certaines interrogations en suspens, la vie d'un homme qu'il a connu et dont il apprend fortuitement qu'il avait un secret avec un entrelac de flash backs et de réflexions sur "l'Amérique d'aujourd'hui", sur fond d'affaire Levinski dans le cas de la Tache (mais ce n'est pas du tout le centre du livre, juste un fil rouge qui donne lieu à quelques réflexions sur l'état du monde... d'un certain monde).

Le portrait du héros, Coleman Silk, se dévoile peu à peu, mettant à jour toutes les ambiguités, toute la complexité du personnage. C'est magistralement structuré sur la forme et profondément intéressant sur le fond.

D'une certaine manière, pour cette analyse de l'état de l'Amérique, pour cette réflexion sur le comment et le pourquoi des choses, sur leur absurdité aussi et sur la logique de la haine et de la bêtise ou de la folie qu'elle suscite, ça m'a aussi un peu rappelé l'excellent Chien Blanc de Romain Gary...

Pour le milieu universitaire et certaines problématiques évoquées, j'ai aussi songé à Le problème avec Jane de Catherine Cusset.

Un lien

Je vous conseille l'excellente analyse du livre que propose un cahier bleu. Je comprends la remarque sur le côté bavard du livre : c'est ce qui m'avait tant dérangée dans La contrevie mais qui, dans La Tâche, prend toute sa signification.

Conclusion

Un livre intelligent, subtil, fort, réfléchi et faisant réfléchir... J'aime ça chez les hommes, j'aime ça dans les romans.

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