Bonjour à celles et ceux qui aiment la petite musique doucement violente de Béatrix Beck
Bonjour aux zotresJ'apporterai ce très bon livre au
DLE de ce soir.
Le sujetPendant la seconde guerre mondiale, Barny se réfugie dans les Alpes avec sa fille. C'est là qu'elle apprend la mort de Vim son mari juif apatride et miulitant communiste enrôlé dans l'armée française. Saura-t-elle ce qui est vraiment arrivé ?
Mon avis
Le talent de
Béatrix Beck est de savoir décrire en peu de mots et beaucoup de finesse l'ambiguité et la violence des sentiments. Après "
Léon Morin prêtre" et les recueil de nouvelles "
Le recensement",
Une mort irrégulière est le 3e roman de Beck que je lis et certainement pas le dernier.
Quelques extraitsBarny entra comme modèle à l'école d'art industriel. Derrière un paravent, elle ôtait rapidement sa robe noire, son linge usé, et paraissait nue sur l'estrade, portant seulement son alliance, petit bouclier. Garçons et filles, fermant un oeil, la mettaient en joue, pauvre gibier, avec leurs crayons. Ils dessinaient des femelles auxquelles Barny se sentait étrangère, répétant en son for intérieur : "je ne vous suis rien, je ne vous suis rien".
Au pilori, elle exhibait son corps, terre de Vim, son vetre où s'était tramé un nouvel être, ses seins dont avaient coulé le colostrum et le lait. Elle pensait à l'écorché de Bar-Le-Duc, tendant vers le ciel son coeur Elle revoyai des gisants, et le squelette de la salle d'histoire naturelle, au lycée. Ces adloescents se contentaient de peu, reproduisant la marionnette de chair, sans apercevoir les dieux qui l'animaient. (P.99)
Tu désirais la guerre, tu te trouvais dans le bonheur comme une bête au piège. Bouddha a dit : "Un seul ne peut être heureux si tous ne sont heureux". Le Christ va plus loin, il nous ordonne de souffrir. Bonheur, état des animaux repus. L'homme heureux manque sa destinée Tu aimais Vim comme tu aurais pu en aimer un autre, mille autres. L'amour n'est qu'une approximation. Aucun être n'a été conçu spécialement à l'attention d'un autre. (P.118)
ConclusionUne auteure à (re)-découvrir absolument