vendredi 20 février 2009

L'énigme des Blancs manteaux (Jean-François Parot)

Bonjour Jean-Christophe
Bonjour les zotres

Lorsque Jean-Christophe a apporté ce polar historique signé de l'historien-ambassadeur Jean-François Parot lors du dîner livres échanges de janvier, j'en avais déjà commencé la lecture de mon côté (je devais avoir lu 1/4 des 371 pages) et son enthousiasme a un peu ranimé ma motivation émoussée au point que j'ai emporté le livre aux USA mais vous le savez déjà, ce n'est pas là bas que ma lecture a beaucoup avancé... Je l'ai achevé en quelques jours à mon retour plus par impatience et hâte d'en finir que par passion véritable.

Le sujet

Année 1760. Nicolas Le Floch est un jeune breton débarqué à Paris avec en poche une lettre de recommandation de son noble parrain qui lui permet de rencontrer le tout puissant monsieur de Sartine, chef des affaires secrètes de Louis XV. Celui-ci l'engage immédiatement et quelques semaines plus tard, suite à la disparition d'un commissaire, il lui confie une enquête aussi dangereuse que compliquée et diplomatiquement délicate.

Mon avis

Hum... que dire et comment le dire surtout ? Je comprends que ce polar historique puisse ravir les férus d'histoire et la peinture du Paris du XVIIIe siècle et des moeurs tant judiciaires que culinaires ou morales (ou autres) sont certes très intéressantes.

Cela dit, le reproche que je fais au livre se résume au mot "trop" et l'application et l'érudition se sentent à chaque page (ce qui n'est pas le cas par exemple dans les polars ethnologique (navajo)de Tony Hillerman ou dans ceux moyennnageux et monacal d'Ellis Peter). Intrigue "trop" compliquée, détails historiques "trop" appuyés, style "trop" travaillé, livre "trop" épais...

L'ouvrage est surécrit et l'auteur cherche à tout prix à émailler son texte d'un vocabulaire tout droit sorti du XVIIIe siècle, à le truffer (c'est le cas de le dire) de recettes de cuisine (certes alléchantes mais tombant comme un cheveu sur la soupe), d'anecdotes parfois sordides voire à la limite de l'insoutenable : les détails livrés par le bourreau Sanson sur le supplice d'un soldat accusé de tentative de régicide figurent parmi les pages que j'ai eu le plus de mal à lire dans ma vie d'autant plus qu'ils sont rigoureusement authentiques. Robert-François Damiens égratigna Louis XV d'un coup de canif et fut torturé à mort avec moult "raffinements" en 1757.

En outre, je ne me suis pas attachée aux personnages et je suis restée relativement extérieure à l'intrigue à tiroirs plus abondants que ceux d'une commode de mercière.

Pour nuancer ce qui précède, je dois signaler que ce livre est le premier d'une série et peut-être permet-il avant tout à l'auteur d'installer des personnages dont la fréquentation s'avère je l'espère plus passionnante et naturelle dans leurs aventures suivantes.

Un avis plus enthousiaste (incluant toutefois une critique justifiée) ici.

Conclusion

Intéressant mais pas complètement passionnant à mes yeux et j'hésite à lire un autre livre de la série. Disons que ce n'est pas une priorité. Quelqu'un(e) a-t-il/elle lu d'autres Parot ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Voilà une analyse qui rejoint parfaitement ce que j'avais pensé de cette lecture : trop d'érudition peut nuire, surtout quand on ne sait pas "doser" et qu'on veut trop montrer que l'on sait et utiliser (rentabiliser ?) sa documentation. Mais comme l'époque m'intéresse, j'ai lu les deux suivants, et il a la main un peu plus légère par la suite. Je te lis régulièrement sans commenter, mais j'apprécie énormément le ton unique de ce blog.

Cécile Qd9 a dit…

Bah si, faut commenter... la preuve tu dis mieux que moi ce que je reproche sur le fond au livre !
Merci pour ça et pour le très beau compliment final. :o)

Anonyme a dit…

Je suis curieuse de découvrir en m'amusant des univers inconnus. Et pour moi, sans être un défaut, c'est un agréable voyage dans le temps même si avoir le nez plongé dans les notes de fin d'ouvrage est parfois un peu énervant.
Néanmoins je suis d'accord avec toi, il a surtout pris plaisir à dépeindre le cadre et on sent que l'intrigue policière n'est pas sa préoccupation principale.
A suivre...

Je découvre ton blog et pense y revenir souvent !!

Cécile Qd9 a dit…

@ Constance : Je suis d'accord avec toi, le voyage dans le temps fut agréable mais ai-je envie d'un 2e tour sur la même compagnie ? Pas certain.

JEA a dit…

Les hasards et les nécessités m'ont laissé tomber entre les mains "Le cadavre anglais" avant tout autre bouquin de J-F Parot...
Ce fut plaisant. Vraiment. La (re)découverte d'un vocabulaire passé au plumeau. L'impression de parcourir un Paris définitivement disparu dans ses catacombes. Et quelques recettes authentiques et devenues impossibles à remettre sur les fourneaux .
Mais le tout finalement super-ficiel. A boire et à manger, pour se mettre à table, pas vraiment une lmuière pour les rayons de sa bibliothèque.
Au 3e volume (sans me plier à l'ordre des publications), stop. Je passe.