lundi 9 février 2009

Ailleurs si j'y suis (d'Antoine Laurain)

Bonjour à celles et ceux qui rêvent de changer de vie
Bonjour à celles et ceux qui y sont parvenu
Bonjour aux zotres

Les plus assidu(e)s d’entre mes fidèles lecteurs/trices n’auront pas manqué de remarqué que j’ai pris un certain plaisir voire un plaisir certain à la lecture délicieusement amorale de « Fume et tue », deuxième livre d’Antoine Laurain que m’avait offert son éditrice.

Il faut croire que ce que j’ai rédigé lui a plu car elle m’a illico envoyé le premier roman de l’auteur intitulé « Ailleurs si j’y suis » et là, malgré ma looooooooongue expérience de lectrice et le peu de bon sens qu’il me reste, j’ai fait une grooooooooosse bêtise : je l’ai lu dans la foulée.

Le sujet

X est avocat, riche, collectionneur. Un jour, au cours d’une vente à Drouaut, il déniche un portrait ancien dont le modèle est son sosie. Personne dans son entourage ne semble remarquer cette étrange ressemblance. Dès lors, X effectue des recherches pour tenter d’identifier le modèle du tableau et sa vie bascule complètement.

Mon avis

L’idée de départ est plutôt bonne mais son traitement demeure hélas un peu trop superficiel pour que l’on s’intéresse vraiment aux tribulations (assez improbables) et aux atermoiements (plutôt légers) de X. Cette quête de l’autre (et finalement de soi) se prêtait à moult digressions philosophico-analytico-psychologiques mais l’auteur a choisi de rester constamment dans le registre du récit pur. J’avoue qu’il est plutôt bien ficelé mais je regrette malgré tout le manque de profondeur du résultat.

Il révèle toutefois (et c’est là l’essentiel !) le talent d’écriture d'Antoine Laurain qui explose véritablement dans le génialissime « Fume et tue ». Au gré de mails reçus, de discussions que j’ai pu avoir avec mes ami(e)s ou lors de DLE, j’ai pu constater que pas mal de personnes de mon entourage s’étaient laissées convaincre de lire ce bijou et en pensaient autant de bien que moi, louant comme je le fis ici (et ailleurs) tant le fond que la forme du livre.

Ne vous méprenez pas, j’ai aimé « Ailleurs si j’y suis » mais j’ai eu le tort de le lire beaucoup trop vite après « Fume et tue ». Ma seconde lecture n’a pu que pâtir de la comparaison avec la première (et je me rends compte que cette critique subit la même injustice relative). Je n’ai pas retrouvé les ingrédients qui m’avaient tellement enthousiasmé dans « Fume et tue » et peut-être aurais-je été une lectrice plus indulgente si je les avais pas cherchés, accro que j’étais (pire qu’à la nicotine !) après les avoir trouvés ailleurs. Sans doute convient-il donc de lire « Ailleurs si j’y suis » avant « Fume et tue » ou longtemps après. Mais demande-t-on à un(e) fumeur/se impénitent(e) de renoncer longtemps à une clope quand le paquet est sous son nez ? Hum ?

Le talent d’Antoine Laurain est évident, addictif et réjouissant tant sa plume est élégante. J’attends avec impatience la fin de mon sevrage et la sortie de son troisième roman !

Conclusion

« Ailleurs si j’y suis » est une lecture agréable et sympathique, un premier roman prometteur avant le grandiose « Fume et tue » (mon roman préféré en 2008). Le troisième roman d’Antoine Laurain devrait sortir bientôt… Enfin, j’espère !

1 commentaire:

Jay Livingston a dit…

le modèle est son sosie. Personne dans son entourage ne semble remarquer cette étrange ressemblance. Avons nous ici un "unreliable narrator"? Nabokov, qui emploie souvent ces thèmes (unreliable narrator, le double/doppleganger), les ont amalgamés dans Despair. Le narrateur rencontre un autre qui est, selon lui, son sosie. Mais la ressemblance est tout à fait dans son tête. (As usual, apologies for my version of French.)