jeudi 6 novembre 2008

Vie et mort de la jeune fille blonde (de Philippe Jaenada)


Bonsoir Gael
Bonsoir à la jeune fille blonde
Bonsoir Philippe
Bonsoir Guillaume
Bonsoir les zotres




La semaine dernière, j'ai lu sur le
blog de Gael une critique de Vie et Mort der la Jeune Fille Blonde de Philippe Jaenada qui m'a immédiatement donné envie de rechercher ce que j'avais écrit à propos de ce roman le 20/09/06 auquel Gael ne rend pas suffisamment justice à mon goût (mais je l'aime bien quand même). Voici donc moi avis à moi que j'avais (et que j'ai toujours) sur cet excellent livre.

L'autre jour, j'ai fait une bonne action (une de plus me direz vous). J'ai offert LE CHAMEAU SAUVAGE de Philippe Jaenada à un ami qui ne connaissait pas cet auteur. Il m'a dit qu'il était complètement emballé par ce qu'il a lu jusqu'ici. Tant mieux, c'est un de mes livres préférés et je ne compte plus le nombre de personnes à qui je l'ai donné ou prêté (ce qui, dans la pratique, revient souvent au même). Je l'avais également apporté lors d'un dîner "livres échanges" mais je ne sais plus qui l'a récupéré.

De mon côté, je viens de terminer VIE ET MORT DE LA JEUNE FILLE BLONDE, un autre roman de Jaenada récupéré lors du dîner "livres échanges" du 12/09/06. J'ai salivé de gourmandise lorsque que Gwenaelle l'a sorti de son sac et j'ai lorgné goulûment dessus pendant tout le dîner. Céline le voulait aussi et je la remercie de s'être effacée ; elle a dû comprendre à mon regard figé et à mes traits tendus que je ne lâcherais pas le morceau... Hé hé...

"VEMDLJFB" (j'ai la flemme d'écrire le titre en entier) est le 4e roman de Jaenada que je dévore sur les 5 qu'il a publiés à ce jour. Ne manque plus à mon palmarès que le deuxième, "NEFERTITI DANS UN CHAMP DE CANNE A SUCRE" (je vous préviens tout de suite, quand je ferai la critique de celui-la je l'appellerai "NDUCDCAS") et, bien sûr, tous les prochains que j'espère fort nombreux et tout aussi réussis que ceux que je connais déjà. Mais j'anticipe... Revenons à "VEMDLJFB"

Le sujet

Le narrateur, qui ressemble plus qu'étrangement à l'auteur (caractéristique commune à tous les romans de Jaenada) réalise lors d'un dîner chez des amis que la fille de ses derniers, une malade du sida qui survit à l'autre bout de la France entre deux passes pour se payer sa came, est vraisemblablement la gamine qui, près d'un quart de siècle plus tôt s'est offerte à lui dans un champ alors qu'il n'était qu'un ado monté en graines et un peu gauche et elle une gamine de 13 ans plus que dévergondée.

Mon avis

Comme d'habitude, Jaenada mêle habilement éléments personnels et invention pure et il n'est finalement pas très intéressant de tenter de démêler le vrai du faux. L'essentiel est ailleurs, dans son regard distant et ironique sur sa propre existence, dont il semble plus témoin qu'acteur avant d'en être le narra-menteur dans son oeuvre, dans ce style qui n'appartient qu'à lui, mélange d'humour distillé à coups de parenthèses dont il use et abuse (rien que pour ça je l'adore !), de digressions omniprésentes et de gravité un peu mélancolique sur laquelle il ne s'appesantit jamais trop longtemps (il place toujours une parenthèse rigolote au bon moment pour dédramatiser).

Jaenada est un auteur drôle et plein de sensibilité, un ad'u'lescent dissipé et distant qui échappe aux sirènes et charmes en eaux troubles de la médiatisation dans lesquelles nagent comme des poissons dans le PAF bon nombre de ses contemporains tels que Frédéric Beigbeder ou Nicolas Rey. Pourtant, pour rester dans la métaphore aquatique, avec ses airs de ne pas y toucher et de rester à la surface des choses, Jaenada me semble beaucoup plus profond et beaucoup plus talentueux que ceux que je viens de citer et pas mal d'autres auteur(e)s évoluant sur la voie de plus en plus empruntée du roman autobiographique de trentenaire (vieillissant(e)) parisien(ne) un peu décalé(e).

Je ne doute pas un seul instant qu'il a pu fortement inspirer un auteur comme Guillaume Clémentine (1) (qui a le bon goût de citer Calaferte dans son roman), et sans doute plein d'autres que je ne connais pas. A titre personnel j'ai trouvé très habile et intéressante la construction du récit mêlant très naturellement présent et différentes époques du passé.

Conclusion

Il faut IM-PE-RA-TI-VE-MENT lire Philippe Jaenada et je suggère VI-VE-MENT (j'insiste !) de commencer par son premier roman, LE CHAMEAU SAUVAGE, excellentissime prix de Flore 1997. Cela dit, VIE ET MORT DE LA JEUNE FILLE BLONDE (finalement l'écrire en entier évite de réfléchir et c'est plus rapide) est formidable aussi !

Je vous suggère toutes affaires cessantes une visite au
site officiel de l'auteur où vous pourrez découvrir des extraits de ses romans, des nouvelles (qui je l'espère seront publiées en recueil un jour et parmi lesquels vous trouverez une "Sainte Cécile" qui n'a rien à voir avec moi !) mais aussi des infos sur ses prochaines parutions ! Chouette.

(1) Lire l'excellent (épuisé je crois) Le Petit Malheureux édité au Serpent à Plumes : critique du 18/08/06 sur la liste "culturelle" Quoide9, ma liste de diffusion à moi que j'aimeuh beaucoup (critiques ciné, théâtre, livres, musique, expos, restos...)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu ne m'enlèveras pas de l'idée que la première partie, même si elle contient des moments très drôles, est un peu longuette... Et puis j'ai pas dit que je ne l'aimais pas, ce livre, j'ai dit que je l'aimais moins que Le Chameau sauvage : NUANCE!
Et puis si tu continues à oublier mon tréma (¨), c'est moi qui ne viendrai plus chez toi! Et toc! ;-)

Cécile Qd9 a dit…

dès que j'écris ton prénom mon clavier passe en qwerty... voila l'explication... ;o)

Cécile Qd9 a dit…

et puis RIEN ne peut être meilleur que le chameau sauvage. C'est un peu le drame de Jaenada, drame très relatif certes quand on pense à tou(te)s ces auteur(e)s qui ne parviendront jamais à écrire le moindre livre ne serait-ce que moitié moins bien (ce qui signifierait encore excellent) que celui la...