samedi 23 août 2008

Le premier jour (du reste de ta vie)



Bonjour Jacques
Bonjour Marc-André
Bonjour les zotres


La dernière fois que j'ai tenté d'organiser une soirée cinéma (après plusieurs mois d'abstinence)ce fut la catastrophe (et je pèse mes mots). Je voulais aller voir "Sex and the city" avec 3 copines mais il nous fut impossible de trouver une date commune dans nos agenda de jeunes (quoique) cadres dynamiques surbookées. L'une déclara forfait et le soir où je devais retrouver les deux autres, j'avais une indigestion carabinée causée par un couscous antipathique ingurgité la veille suite à une défaite de l'équipe de France de foot pendant l'Euro. Bref, dégoûtée au propre comme au figuré.

Lorsqu'une mienne amie me proposa la semaine dernière d'aller se faire une toile, vous comprendrez que j'étais vaguement inquiète voire d'autant plus méfiante que je ne savais rien des sorties récentes... Bien sûr, j'avais entendu parler (dès sa sortie canadienne) et vu les affiches parisiennes alléchantes de ce film québécois subtilement intitulé "Les 3 p'tits cochons" mais connaissant Caroline (ma copine), je doutais que ce film ait retenu son attention... Sans surprise, elle me proposa tout autre chose : "Le Premier jour du reste de ta vie" de Rémi Besançon à qui l'on doit aussi "Ma vie en l'air" avec Vincent Elbaz. Soudain ce fut l'illumination façon Raymond Souplex dans "les 5 dernières minutes" : Bon sang mais c'est bien sûr !

Tout me revenait dans le désordre (et le flou) : Jacques Gamblin, la chanson éponyme de Daho dans la BOF, Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Jacques Gamblin, une chronique familiale franchouillarde comme je les aime, Jacques Gamblin et surtout Jacques Gamblin (vous ai-je déjà dit que j'aimais bien Jacques Gamblin ?).

Je me dispensai donc de couscous pendant quelques jours et c'est en forme que je pénétrai une salle UGC plutôt pas trop vide pour une deuxième semaine d'août, disposée à me laisser bercer par un film dont je ne savais rien de plus que l'horaire de la séance, ce que je viens d'écrire plus haut et le synopsis d'allociné.



Le sujet
Dans la mesure où le sujet du film ne présente pas un intérêt considérable, j'emprunte la formule d'allociné : "cinq jours décisifs dans la vie d'une famille de cinq personnes, cinq jours plus importants que d'autres où plus rien ne sera jamais pareil le lendemain". Contrairement à ce que j'ai cru en lisant hâtivement ce qui précède, il ne s'agit pas de 5 jours consécutifs mais de 5 journées réparties sur une quinzaine d'années.



Mon avis
Comme je l'ai expliqué plus haut, je suis assez fan des comédies françaises, des films chorale sympathiques, des galeries de portraits tendres genre "Embrassez qui vous voudrez" ou "Mariage". Le premier jour du reste de ta vie avait donc toutes les chances de me plaire et, de fait, il m'a plu. Beaucoup même.

Tout d'abord, même si ce n'est pas à proprement parler une comédie le film est plutôt drôle et ce comique ne repose pas sur les dialogues ou sur des numéros d'acteurs mais sur des situations décalées qu'on a tou(te)s plus ou moins vécues ou dont on imagine quelles seraient nos propres réactions si on y était confronté(e)s (le genre de cauchemar familial à la "Festen"). A cela s'ajoute une bonne dose de tendresse (ne pas confondre avec les si mals nommés "bons sentiments"), un poil de gravité et un soupçon d'émotion.

Les personnages sont sympathiques, plutôt bien pensés, assez typés pour permettre quelques moments d'anthologie sur les relations père-fils, parents-enfants, mari-femme, etc. sans jamais tomber dans la caricature. Cela dit, j'avoue qu'une scène ou deux tombent dans la sur-démonstration inutile et la métaphore superflue voire indigeste. Je pense surtout à la scène où Fleur, la fille de la famille s'apprête à perdre la sienne (de fleur)... Au cas où nous n'aurions pas compris l'idée, elle se revoit petite fille au moment où elle franchit le seuil de la chambre. Au cas où nous serions vraiment mal-comprenant(e)s, la petite fille s'éloigne le visage triste lorsque la porte se referme. Au cas où nous serions vraiment des ânes, une mare de sang coule de la porte close... Pfeuh. Un peu lourd, non ?

Fleur est jouée par Déborah François, l'héroïne de "L'enfant" des frères Dardenne et une des "Femmes de l'ombre" aux côtés de Sophie Marceau, Julie Depardieu et Marie Gillain. J'en arrive, habile transition, à un autre point fort du film : le casting !

Ai-je besoin de m'apesentir sur le talent merveilleux et la présence émouvante de Jacques Gamblin ? Dois-je rajouter que Zabou Breitman est excellente aussi, que leur couple fonctionne à merveille et qu'on a presque envie de les avoir comme parents (quoique, je n'envisage finalement pas mes relations imaginaires avec Gamblin sous cet angle).

Les deux fils sont parfaits également. Outre sa beauté ritalisante ténébreuse à souhaits (tout comme j'aime), Pio Marmai est un grand frère convaincant et le gentil lunaire molasson de service est interprété par un Marc-André Grondin troublant à plus d'un titre.

Pendant tout le film, disons pendant toutes ses scènes, j'étais littéralement fascinée pour trois raisons :
01 - il ressemble comme deux gouttes d'eau à Gaspard Ulliel (et moi Ulliel, depuis "Embrassez qui vous voudrez", je suis accro)
02 - il a exactement le regard d'un de mes ex (très troublant ça)
03 - j'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part indépendamment des deux points précédents. De fait, je l'avais bel et bien vu et déjà admiré dans C.R.A.Z.Y., film que j'avais A.D.O.R.E. (avec un é et je pèse mes mots). Il y incarnait le rôle principal qui, à l'époque, ne m'avait pas laissé indifférente.

Et j'avoue, nouvelle transition habile (je m'épate moi-même et tout ça sans brouillon et je ne relirai même pas, d'où les phottes de Laure Taugraff) que "Le premier jour du reste de ta vie" n'est pas sans rappeler C.R.A.Z.Y. (en moins bien certes). On y retrouve les mêmes ingrédiens qui suscitent le sourire et l'émotion, qui déclanchent le rire ou nouent la gorge selon les situations.

Cerise sur le gâteau, la bande son est truffée de pépites (comme dans C.R.A.Z.Y.) et vous serez sans aucun doute d'accord avec moi pour convenir qu'un film dans lequel on entend du Bowie ne saurait être mauvais.



Conclusion
Un excellent moment à la fois grave et léger, comme je les aime. Peu importe s'il en reste peu de souvenirs rapidement (en revanche, je me souviens parfaitement de C.R.A.Z.Y.).

4 commentaires:

Manon a dit…

Ahhhhhhhhh C.R.A.Z.Y! Chef d'oeuvre d'humour, de gravité... légère, d'atmosphère, de justesse. Quant au "Premier jour..." je n'irai pas le voir... parce que moi, justement, la comédie à la française, ça me donne des indigestions couscoussesques.

Cécile Qd9 a dit…

Si tu as beaucoup aimé "C.R.A.Z.Y." et que tu refuses par principe d'aller voir "le premier jour du reste de ta vie" pour la seule raison que c'est un film français, c'est un peu dommage. Cela dit, ce n'est pas une comédie. C'est, tout comme le film canadien, un film plein d'humour, de gravité, léger, juste.

Anonyme a dit…

J'adhère complètement ! J'ai vu ce film deux fois et j'y repense encore ! Je trouve ce film très juste, avec des acteurs merveilleux et attachants. La famille est un sujet intarissable, on peut tous s'identifier aux personnages à un moment où à un autre et c'est, je trouve, ce qui fait la beauté du film. Bref, un des rares films français que j'ai adoré cette année ;)

Anonyme a dit…

MOI j'ai ADORE... oui j'ai un faible pour Gamblin, et alors ? Je recommande ce film à tout le monde : de la poésie, la vie !